Le monde est devenu une communauté mondiale, portée par une mobilité de plus en plus intense grâce aux prouesses de la technologie dans l’industrie du transport. Les raisons qui motivent ce flux et reflux de la population mondiale sont diverses et le tourisme y joue un rôle de plus en plus prépondérant grâce certainement à l’industrie de l’information qui met de plus en plus aux yeux du jour, les merveilles de toutes les contrées du désormais village planétaire : les merveilles de l’Antarctique, les secrets de l’Himalaya, les Forêts de l’Amazonie, la Grande Muraille de Chine, l’histoire des Amazones du royaume de Danhomey (Bénin), l’histoire de Ouidah et la Route des Esclaves au Bénin, etc. Voyager est désormais un besoin humain presque fondamental.
Le Bénin n’a pas échappé à « l’embrasement touristique du monde », selon une expression chère au géographe G. Cazes. Après une longue période de marque de « pays repoussoir » liée à l’idéologie marxiste-léniniste portée par le régime militaire au pouvoir (1972-1989), le Bénin a vu son nombre d’arrivées de touristes augmenter régulièrement depuis le début de la décennie 1990. C’est à partir de l’année 1995, que le nombre d’arrivées au Bénin a franchi la barre symbolique 500.000 visiteurs, atteignant pour la première fois le chiffre de 580.000 touristes, selon les statistiques de la banque mondiale. Ce chiffre va connaitre une constante croissance pour atteindre le pic de 1.155.000 visiteurs en l’an 2000. Certains spécialistes expliquent cette poussée de fièvre touristique par la volonté du Président Mathieu KEREKOU, alors au pouvoir et son gouvernement, de promouvoir le tourisme mémoriel associé au mouvement néoévangéliste très en vogue dans la communauté des africains américains des Etats Unis d’Amérique. Il eut eu plusieurs initiatives dans ce sens dont le fameux festival Gospel et Racines et la Création de l’Agence de Gestion de la Dimension Sociale et du Développement (AGDSD). Cette nouvelle donne d’alors avait trouvé un grand écho dans la communauté noire américaine qui était massivement arrivée visiter le Bénin à la recherche de leur racine africaine. Puis s’enchaineront plusieurs années de décroissance du nombre des visiteurs qui ne seront que de 975.000 touristes en 2006 à la prise de pouvoir du Président YAYI BONI. La destination Bénin a connu un regain d’intérêt dès l’avènement du régime du Président Yayi affichant successivement les chiffres de 1010.000 et 1.027.000 de visiteurs respectivement pour les années 2007 et 2008. Puis s’enchaîneront plusieurs années de décroissance pour atteindre le modique chiffre (au regard des années antérieures) de 292.000 visiteurs à la prise du pouvoir du Président Patrice TALON en 2016. Certains spécialistes expliquent ces deux phénomènes de croissance et décroissance du nombre de visiteurs sous le mandat du Président Boni YAYI d’une part, le grand espoir suscité par l’arrivée au pouvoir d’un technocrate doublé de l’étoffe d’économiste financier. Ce qui a certainement suscité un certain intérêt du monde des affaires, et d’autre part, par la lenteur des réformes économiques et sociales susceptibles de favoriser des investissements massifs dans le pays. Le Bénin a connu un léger regain d’intérêt des visiteurs étrangers dès l’arrivée du Président Patrice TALON au pouvoir. Les chiffres disponibles selon les statistiques de la Banque mondiale affichent successivement les nombres de 307.000, 322.000 et 337.000 visiteurs respectivement pour les années : 2017,2018 et 2019. Depuis lors, le régime du Président Patrice TALON travaille d’arrachepied pour redorer l’image de la destination Bénin. Il a élevé le secteur de l’industrie touristique au premier plan des priorités économiques du pays. De lourds investissements structurant sont consentis et des initiatives fortes sont prises comme : le rapatriement des œuvres artistiques et patrimoines royaux du royaume des Danxomey (Abomey) de la France, la Rénovation et des projets de constructions de musées et sites touristiques majeurs, notamment dans les villes d’Abomey, de Ouidah, de Cotonou, de Nikki de Porto-Novo, sans oublier l’assainissement et l’aménagement urbain toujours en cours et qui mobilisent d’énormes ressources financières et humaines, etc. Avec ces lourds investissements, ces réformes audacieuses et ces initiatives fortes, le gouvernement du Président Patrice TALON ambitionne d’atteindre le chiffre très symbolique de 3 000.000 de visiteurs vers les horizons 2027, 2028.
Le désir de devenir une destination reconnue représente donc un challenge.Quand Fidel Castro a ouvert les portes de Cuba, le pays est passé dans la catégorie des 10 premières destinations du monde. En Afrique de l’Ouest le Bénin occupe le sixième rang derrière la Guinée-Bissau.
Par ailleurs, en termes de capacité d’accueils et de trafics, 6000 lits environs étaient disponibles dans un passé récent. Aujourd’hui, à l’échelle nationale, le Bénin dispose de plus 10 000 lits, compte près de 20 musées avec une capacité d’atterrissage de 1 500 000 passagers depuis 2021.
L’attractivité d’une destination n’est pas une tâche mince, surtout dans l’environnement très concurrentiel de l’Afrique occidentale où de nouvelles destinations attirent de plus en plus comme l’archipel capverdien. Nous devons adopter comme stratégie la consommation par nous-mêmes de nos produits touristiques (visite des musées, visite des sites, voyager à l’intérieur du pays, etc.), pour donner d’élan à notre nombre « de vue », de visite.
Le tourisme peut, sous certaines conditions, en raison d’un patrimoine riche et varié, constituer un espoir dans la recherche de solutions durables aux problèmes de développement.