(Origine du Vodun, appréhension des scientifiques et adeptes)
Le continent africain est doté d’une diversité de cultures et de divinités qui lui a permis d’asseoir une grande connaissance de savoirs endogènes pour son développement. Au Bénin particulièrement, le pays a mis en avant le Vodun comme élément touristique pouvant lui permettre d’atteindre un niveau remarquable sur plusieurs plans. C’est d’ailleurs, l‘une des raisons pour lesquelles, le gouvernement du Président Patrice Talon dès son arrivée au pouvoir a pris plusieurs décrets qui valorisent la culture béninoise notamment les Vodun days en passant par les classes culturelles, le rapatriement des biens culturels, la valorisation des aires culturelles béninoises et autres. Un univers passionnant qui attire une kyrielle de touristes internationaux. Ces visiteurs viennent pendant les vacances avec leurs familles pour vivre les réalités cultuelles et culturelles du Bénin.
QUELQUES SACHANTS AU SUJET DU PANTHEON VODUN
Selon Raymond C. ASSOGBA , Dr Raymond Coovi ASSOGBA, Maître de Conférences des Universités de CAMES, Sociologue et Boologue à l’Université d’Abomey-Calavi , le Vodun a un sens plus articulé par défragmentation très inspirante. Il y a ‘’vo’’ et ‘’doun’’. Selon l’histoire, il y a deux jumeaux qui sont allés chercher la connaissance, c’est-à-dire qu’ils sont allés à une rivière pour puiser de l’eau. Arrivés là-bas la nuit, ils ont trouvé une vieille dame qui garde le puits et dont les cheveux dépassaient son bassin. Ils ont voulu puiser rapidement et partir. La dame se retourne et leur dit ‘’mi vo bo doun’’. Ce qui veut dire que c’est avec la patience qu’on accumule la connaissance, ce qui met l’accent sur la sagesse. Le vodun en fait, c’est la sagesse de nos ancêtres. Mieux, pour nous en boologie (science du fâ vodoun bo), ajoute le Dr Raymond ASSOGBA, nous avons arraché le vodun à la sphère de la religion. La boologie considère vodun comme une pensée ; donc tombant sous le coup de la recherche scientifique, conclut-il.
Pour le prêtre du fâ, Boconon Aidjo de la Cité royale et historique d’Abomey, le vodun a une signification profonde surtout en milieu Fon où il a choisi pour faire ses explications. Le nom « vodun » donné à une divinité désigne un être spirituel transcendant, c’est-à-dire à une qualité divine suprême comme « SEGBOLISSA » « MAHU » « ORISHA ».
Le vocable « vodun » = « vo » espace aqueux et « doun » puiser, traduit selon l’acte créateur qui consista à assécher les eaux marécageuses, appelées eaux originelles ou océan primordial, pour faire émerger les premières terres de la création. Vodun évoque, en conséquence, un récit cosmologique. Une divinité vodun désigne, un principe universel qui se manifeste au travers d’un phénomène de la nature. Le culte rendu à un dieu vodun consiste ainsi à s’approprier le déterminisme sous-jacent au phénomène, en une technique de saisie et de maîtrise des lois qui gouvernent les faits dans leurs manifestations, a expliqué le prêtre du Fâ. Il s’agit donc d’un savoir relatif aux lois universelles et à leurs applications en l’homme et dans la nature. Il constitue, selon les adeptes, un monothéisme qui s’exprime en apparence par un polythéisme symbolique. Il ne s’agit pas, d’une religion, comme l’a su bien mettre en évidence, le feu Honorat Aguessy, professeur de sociologie anthropologie qui définissait le vodun comme une source « d’imploration, de résignation et de commandement ». Le vodun est une pratique qu’il faut croire pour comprendre et comprendre pour croire. Le « vodounon », maître de l’acte créateur, et le « bokonon », maître de la parole vivante, apparaissent en savants et sages de leur société.
On appelle aussi « houn » une entité vodun. Ce qui signifie littéralement le cœur ou ce qui échappe à la tête, c’est-à-dire à la raison. De là, dérive le mot « hou-non » signifiant littéralement maître du mystère. En vertu du caractère mystérieux du vodun, on nomme ainsi par comparaison, tout ce qui paraît inconnaissable, inconcevable et insaisissable. Autrement, ce qui sort de l’entendement humain. Par exemple en Afrique, la naissance des jumeaux ou jumelles, des albinos…) constituent des mystères que le vodun explore les contours. Par conséquent, au fil du temps, de nombreux vodun se sont ajoutés à ce qui constituait réellement le Panthéon des divinités vodun et ont rendu dès lors leur étude de plus en plus difficile. Tous les écrits portant sur le Panthéon vodun, ont reconnu par ailleurs la diversité de leurs origines et les migrations d’une région à l’autre. Cette difficulté, cependant, n’est qu’apparente, dans la mesure où elle peut être levée en tenant compte des lois de similitudes que l’on retrouve dans toutes les théologies. En suivant cette méthode, on peut discerner un vodun au sens de divinité d’un autre qui ne l’est point.
Par ailleurs, le panthéon vodun ne peut être pénétré en profondeur, que si on l’étudie en rapport avec la théologie (ou mythologie) de l’ancienne Grèce et de l’ancienne Egypte. Du reste, ces théologies s’éclairent mutuellement. Le vodun au commencement était lié aux mystères de l’univers. Il se rapporte au principe primordial, Dieu, dans ses manifestations. Les vodun représentent des principes universels et sont, par conséquent, des divinités.
Il existe une autre catégorie de vodun intéressante à nos yeux : ce sont les Ancêtres divinisés en raison de la vie exceptionnelle remplie de sagesse et de vertu, qu’ils ont menée sur terre comme certains de nos rois à savoir : Béhanzin, Bio Guerra, Kaba, la 4e de Dassa-Zoumè. A cet égard, la tradition estime qu’ils vivent encore dans la région des divinités. On les assimile à juste titre à des divinités et les vénère comme telles. Ce fait s’observe également avec les saints dans d’autres religions.
Nous pouvons ainsi dégager trois classes d’entités vodun : le vodun talisman, le vodun déité et le vodoun ancêtre vénéré sur lesquels, nous vous proposons des articles pertinents très prochainement dans le but de vous donner le goût de visiter sainement le Bénin qui est une destination touristique phare en Afrique de l’ouest.
Oscar S, MEDO-ADOKON